La technologie au service de la santé

Le temps où un patient atteint d’une maladie cardiaque grave était pratiquement condamné est peut-être révolu. C’est à la fin de l’année 2013 qu’un tout premier cœur artificiel a été implanté chez un patient français souffrant d’insuffisance cardiaque terminale. Un homme, gravement malade, qui répondait aux multiples critères de sélection. Cette innovation technologique amène plusieurs questions d’ordre éthique mais avant tout, crée beaucoup d’espoir chez ceux qui souffrent d’insuffisance ou d’autres maladies cardiaques.

J’ai choisi un sujet un légèrement éloigné du domaine des communications, mais qui selon moi présente un haut potentiel disruptif.

La disruption

Bien sûr, d’autres prototypes de cœurs artificiels ont été testés au fil des ans, mais celui de la société française Carmat est différent car il réagit aux activités du patient. S’il fait de la marche rapide ou s’il monte les escaliers, les battements du cœur s’accélèrent, alors que s’il est au repos, les battements se tranquillisent. Les autres cœurs artificiels étaient davantage des solutions temporaires, par exemple en attendant une transplantation. Le cœur Carmat est une option permanente.

Mon baccalauréat en communication et mon manque d’assiduité à mes cours de biologie me forcent à vous référer au site Web du fabricant pour les détails techniques et pour plus d’information sur l’insuffisance cardiaque.

Léger détail; on s’en doute, mais une telle innovation est loin d’être gratuite. Le cœur Carmat coûte plus de 200 000 $.

Les listes d’attente pour un don d’organe sont extrêmement longues et les patients n’ont aucune garantie. Le site Web du fabricant parle de 4 000 donneurs pour 100 000 patients en attente, en France. La proportion est sans doute semblable chez nous. Est-ce qu’une solution artificielle pourrait aider?

Un usage nouveau à la technologie

Les innovations peuvent servir à nous divertir, sauver du temps ou mieux planifier et même gérer certains aspects de nos vies mouvementées. Nous sommes maintenant devant quelque chose qui ne fait pas qu’améliorer une vie, il permet de rester en vie.

Quand même, on parle d’une technologie qui pourrait sauver des hommes et des femmes. On parle aussi de quelque chose qui se rapproche dangereusement de la réelle façon de se comporter d’un vrai cœur.

On ose même croire qu’il est désormais permis de rêver à d’autres percées technologies dans les domaines de la science et de la santé qui permettraient de sauver des vies.

L’éthique

On se posera évidemment plusieurs questions éthiques par rapport au fait de prolonger la vie artificiellement. On apprend dans un article de France-Presse que le patient jouissant d’un cœur artificiel tout neuf est un homme de 75 ans qui, avant l’opération, était en situation de fin de vie. Y a t’il un âge limite pour être éligible?
Le débat est lancé et je crois qu’il faudra du temps pour pouvoir trancher, mais comment déterminer si tel ou tel patient devrait recevoir le cœur artificiel sans faire preuve de discrimination? Est-ce que l’âge, la situation financière ou même la cause de l’insuffisance cardiaque (de naissance ou causée par le tabagisme) sont des critères valables?

Réflexion

J’ai choisi intentionnellement un sujet plus éloigné de notre domaine de prédilection, les communications. J’ai très hâte de lire vos opinions sur le sujet! Réfléchissez-y; voyez vous des contraintes ou des enjeux auxquels je n’ai pas pensé? Que diriez-vous si la vie d’un membre de votre famille était prolongée grâce au cœur artificiel?

9 thoughts on “La technologie au service de la santé

  1. Bonjour Joëlle,

    Il s’agit en effet d’un sujet éloigné des communications, mais qui regorge d’avenir et de questionnement comme tu as pu nous le faire remarqué. Je trouve absolument révolutionnaire le fait qu’il soit possible au cœur artificiel de déterminer lorsque le corps est au repos ou lorsqu’il fait un effort physique. Comme quoi la Science Fiction avait encore raison, le Robocop des temps modernes.

    L’Éthique est en effet une question importante et je suis bien content que tu l’aies soulevée.

    Mon avis sur ce sujet est simple, le prolongement de la vie par la science ne peut être une mauvaise chose, peu importe les causes du problème. Ce que je trouve très problématique est le fait que ce cœur soit aussi dispendieux, une technologie, ça se paie, je comprends le concept, mais j’ai beaucoup de difficulté à mettre un prix sur la vie d’une personne.

    Le prolongement de la vie n’est donc pas une question, à mon humble avis. Ce que je trouve incroyable c’est que la science et la technologie dans le domaine de la santé nous offrent une vie plus longue et même plus longue et active. Je crois que nous ne pouvons imaginer pour l’instant que la pointe de l’iceberg. La science et la technologie dans le monde de la santé en ont encore beaucoup à offrir.

    Le véritable enjeu est de se demander quand la science et la technologie nous rendront immortels. Parce que, oui, plusieurs scientifiques croient à ce concept d’immortalité créer par la science et la technologie. À ce moment, les questions d’éthique deviendront encore plus proéminentes et importantes. On verra ce que la science et la technologie nous réservent dans le futur.

  2. À l’approche de la Saint-Valentin, voilà un sujet tout indiqué: quoi de plus romantique que de sentir battre contre soi le cœur mécanique de l’être aimé! Mais rappelons-nous du bûcheron en fer, dans The Wizard of Oz, qui souhaitait pourtant si ardemment avoir un vrai cœur…

    Cela dit, les maladies cardiaques sont l’une des causes de décès les plus importantes. Véritable prouesse technique, cette découverte qui offre la possibilité de prolonger la vie pourrait constituer une solution définitive sans nécessité d’un donneur – voilà qui est rassurant, pour autant qu’on puisse avoir accès, semble-t-il, à un compte en banque bien rempli… Le droit à la santé n’en est-il pas un que nous avons tous? Dans un monde utopique seulement, diront plusieurs…

    Dans nos sociétés, l’accessibilité aux innovations médicales constitue donc un réel enjeu. À cet effet, l’Organisation mondiale de la santé, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle et l’Organisation mondiale du commerce ont récemment publié une étude conjointe traitant des moyens pour faire “progresser les technologies dans les domaines de la médecine et de la santé (“innovation”) et de les mettre à la disposition de ceux qui en ont besoin (“accessibilité”)”. Si tu le souhaites, tu peux en avoir un bref aperçu en cliquant sur ce lien: http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2013/book_launch_20130205/fr/

  3. Bonsoir Joëlle,
    Merci d’avoir partagé cette bonne nouvelle technologique remplie d’espoir pour les personnes atteintes d’une insuffisance cardiaque. Malgré le prix très élevé du cœur Carmat, c’est une technologie qui permet de sauver des vies, ce qui est épatant. J’ai vu dans les articles de référence que vu son poids assez élevé, l’appareil était compatible avec 70 % des thorax d’hommes et 25 % de ceux des femmes. Les questions que tu poses sur la discrimination me semblent ainsi très pertinentes. Il me semble difficile de ne pas discriminer contre les femmes si seulement 1 femme sur 4 possède une masse corporelle du haut du corps suffisante pour le poids de l’appareil.
    J’ai appris la bonne nouvelle que le premier patient opéré se portait bien et que trois autres patients seront bientôt opérés pour cette greffe de cœur artificiel. Je serais curieuse de connaître les critères sur lesquels s’est effectuée la sélection des trois patients?

    Même si la sélection des patients me semble discriminatoire sur certains critères, chaque nouvelle opération pourra sauver une vie et agir comme miracle pour tous les proches de cette personne. De plus, si les opérations continuent de connaître un bon succès, cela pourrait motiver la recherche pour développer de nouveaux cœurs mécaniques au prix moins élevé et plus légers pour convenir à plus de femmes. Cela sera certainement à suivre dans les années à venir.

  4. Il s’agit d’une technologie incroyable. Effectivement, les organes synthétiques commencent à apparaître. Bien sûr, comme tu le mentionnes, ces technologies sont encore au stade de tests. Je n’avais pas entendu parler de cette transplantation de cœur, mais j’ai lu, récemment, un article sur un larynx synthétique. Je n’ai pas retrouvé l’article que j’avais lu, mais en voici un qui résume cette avancée (http://www.atlantico.fr/pepites/partie-larynx-synthetique-transplante-premiere-fois-403923.html). Ce qui est génial avec les biotechnologies, c’est qu’on parle réellement de recherches qui peuvent changer le monde.

    Les recherches biotechnologies sont malheureusement en perte de vitesse au Canada. Dans son dernier budget, le gouvernement fédéral a décidé qu’il ne voulait plus payer pour ces recherches. Les universités et centres de recherches devront maintenant trouver d’autres sources de financement. Ce qui risque de diminuer grandement la vitesse à laquelle la recherche se fait au pays. Espérons que les recherches continueront tout de même d’avancer rapidement dans le monde. En ce qui concerne l’éthique, c’est effectivement toujours une question difficile à gérer. C’est aussi cela qui ralentit de beaucoup les avancées dans ce domaine.

  5. Ton article sur ce coeur artificiel me fait penser à un autre que j’ai lu récemment sur une main artificielle qui permet au porteur de ressentir de véritables sensations du toucher (http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/science/2014/02/05/003-prothese-main-artificielle-sensation-toucher.shtml).

    Il s’agit d’une première pour un Danois de 36 ans amputé d’une partie du bras. Des scientifiques ont implantés avec succès des électrodes aux nerfs de ses bras et les ont ensuite connectés à un dispositif fixé sur la prothèse du patient, une opération qui a nécessité 19 jours de tests. Une fois installé, le dispositif permettait à l’homme de tenir des objets dans sa main artificielle et d’en ressentir la texture et le contact.

    Les électrodes ont par la suite dû être débranchés, puisqu’il s’agissait d’un essai clinique, mais les scientifiques pensent qu’Ils auraient pu rester en place pendant plusieurs années.

    Comme dans le cas du coeur artificiel, on précise, sans donner de chiffres, que cette main artificielle pourvue de sensations est dispendieuse, mais qu’elle baisserait sans doute de prix une fois produite en série.

    Ce genre de technologie est, certes, très couteuse et n’est par conséquent pas accessible à tous, mais je crois quand même qu’Il est nécessaire de mener ces expérience et innovations.

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